J.K. Rowling est connue pour son incroyable saga Harry Potter et le succès, puis les adaptations cinématographiques, qui en ont découlé. Le personnage est devenu culte et ses aventures de jeune sorcier auront sans doute marqué le siècle. Mais J.K. Rowling est avant tout écrivain, et son travail est d’écrire des livres. Après avoir sans doute usé à la corde toutes les possibles péripéties de Harry Potter, J.K. Rowling a décidé d’écrire « autre chose ».
« Autre chose », c’est Une Place à Prendre, pavé par excellence avec ses 680 pages et ses 870 grammes. Le genre de livre donc qui vous détruit l’épaule à vouloir le transporter au quotidien, et qui vous empêche toutes positions confortables le soir dans votre lit. Lire un livre, c’est se privilégier un moment à part, au calme, dans la chaleur de la couette en ces soirées d’automne. La lecture s’apprécie aussi par le confort qu’on lui donne. Lire un livre de J.K. Rowling, c’est pleurer pour ses poignets à chaque page tournée.
Mais tant pis pour ces vilaines douleurs, se lancer dans un J.K. Rowling, c’est espérer trouver un live à succès mérité. Finalement, la réputation aide plus que le talent parfois. Non pas que J.K. Rowling soit une auteur médiocre. Loin de là. Elle possède juste un style qui ne doit pas être du goût de tous et ce roman pour adulte déçoit, non pas par ses qualités littéraires, mais parce qu’il n’atteint sans doute pas nos plus folles espérances.
Une Place à prendre nous invite dans une bourgade anglaise, Pagford, divisée par la politique locale. L’histoire nous met donc en présence d’une pléthore de personnages, dont on peine, en début de livre, à se souvenir de qui est qui et de qui fait quoi dans tout ça. Les débuts son difficiles, laborieux. Les pages ne défilent pas, on craint d’y finir 2012 et d’y passer une bonne partie de 2013. Et puis finalement, la persévérance paie, les personnages n’ont plus aucun secret pour nous ni leurs caractères égratignés par la vie, ni leur volonté à changer leur futur et à trouver un peu d’amélioration dans une existence parfois sordide.
Il faut du temps donc, pour qu’Une place à prendre trouve son rythme, que les pages défilent un peu plus vite. On ne dira pas pour autant que cette aventure captive, que cette histoire à multiples voix nous prend et nous malmène. On se dit juste, parfois, qu’après avoir parcouru tant de chemin, il serait dommage de s’arrêter là. Et puis, il faut bien l’avouer, certains de ces « héros » se montrent attachants.
J.K Rowling a donc écrit son premier livre pour adultes. Après sept Harry Potter et huit aventures portées au cinéma. Une question se pose alors, qui n’est pas pour aider à la crédibilité de l’auteur. J.K. Rowling n’écrit-elle pas aujourd’hui pour être adaptée encore au cinéma ? C’est ce que laisse penser cet amoncellement de détails, ces nombreuses longueurs. Il y a matière pour un film, il suffit juste pour un scénariste de défricher et non de faire appel à son imagination. Tout est là, tous les regards, les approches, de chacun des personnages sur leur vie à Pagford, où curieusement, beaucoup d’ados et d’histoires d’ados sont encore présents. J.K. Rowling a toujours besoin de cette jeunesse pour alimenter sa plume.
Une place à prendre n’est pas un mauvais livre. Un mauvais livre, c’est celui que vous abandonnez rapidement. Ici, on s’obstine, « parce qu’il va bien se passer quelque chose dans ces 680 pages ! » On continue donc et on arrive au bout, et c’est sans doute à ce moment-là que notre cœur se mettra à battre pour la première fois. Mais est-ce que cela méritait les 680 pages…
Une place à prendre, J.K. Rowling, Editions Bernard Grasset, 2012, 24 €.
Magali a dit :
Justement, je l’avais noté dans mes projets de futures lectures… J’avoue que ton post me dissuade pas mal !!! 680 pages, à s’ennuyer en gros… hmmm… On verra si j’ai du temps à perdre ! 😀
Merci !
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