Yasmina Reza s’embarque, avec Heureux les heureux, dans le quotidien de quelques âmes humaines. On pourrait croire qu’il s’agit d’une fable sur le bonheur, sur les joies et plaisirs d’une poignée de personnages. Rien de tout cela. Si les figures de ce roman comptent quelques petits bonheurs, ils connaissent également la frustration, l’ennui, l’amertume, le regret et la tristesse. Heureux les heureux nous porte à la rencontre de personnages nous plonge dans leur vie et dans les aléas de leur quotidien.
Heureux ne sont sans doute pas tous les lecteurs. Yasmina Reza garde sa plume qu’on lui connait, mais son nouveau roman nous laisse dubitatif. L’auteur cumule les chapitres et les personnages. A chacun, un par un et chacun leur tour, d’être sous l’attention d’un chapitre. Il n’existe pas vraiment de fil conducteur, aucune trame ni de fil d’Ariane. Tous les personnages sont liés les uns aux autres, leur destin s’entremêlent mais Yasmina Reza nous perd.
Trop de personnages, trop de découpes, trop de noms à retenir. On ne sait plus qui est qui et il est compliqué de revenir en arrière pour se souvenir de qui a joué quel rôle dans la vie de certains. On se perd de lecture, on essaie de s’accrocher, on tente de faire appel à notre mémoire et puis finalement, le livre se conclut sur une parfaite incompréhension.
Heureux les heureux n’est pas le meilleur livre de Yasmina Reza. On le quitte sans regrets, les personnages n’ayant pas réussi à nous emmener dans leur monde. Il reste comme un goût de petit raté, du au roman en lui-même ou à l’incapacité de notre esprit et de notre cœur à s’attacher aux personnages.
Heureux les Heureux de Yasmina Reza, aux Éditions Flammarion.